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Nicolas Sarkozy au salon de l’agriculture « Souple sur la question des subventions mais rigide sur la préférence communautaire et les prix rémunérateurs »

Nicolas Sarkozy, président de la République, souhaite une profession unie et pouvoir « faire en faveur de l’agriculture ce que le gouvernement a fait pour résoudre la crise financière fin 2008 ». « Je me battrai sur le front national et européen avec la même énergie », a t-il par déclaré durant la table ronde qui réunissait l’ensemble des acteurs de la filière agricole en fin de matinée.

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Nicolas Sarkozy s'entretenant avec Eric Soucasse,
éleveur ariégeois. Il était  8h30: visite quasiment privée
du président de la République (© Tere-net Média)
Le moment fort de la visite de Nicolas Sarkozy au salon international de l’agriculture, qui ferme ses portes dimanche 7 mars, n’est pas ses annonces pour confirmer et renforcer la politique engagée par Bruno Le Maire, ministre de l’agriculture (plan d’urgence, débat 2013 ) mais la table ronde qu’il a présidée après avoir parcouru les allées du hall 1.

En effet, Nicolas Sarkozy a épousé le sens que son ministre de l’agriculture donne à la conduite de ses affaires. Il souhaite que la profession soit unie pour relever les défis des prochains mois.  

Ainsi, étaient non seulement invités à cette table ronde, ce samedi 6 mars, les représentants de la Fnsea et de JA mais aussi quatre responsables nationaux de la Confédération paysanne et de la Coordination rurale.


Bruno Le Maire, ministre de l'agriculture, accompagnant
Nicolas Sarkozy durant la visite. (© Terre-net Média)
A travers cet évènement, une question s’impose. Ne devrions nous pas y voir un nouveau coup de canif porté au Caf, le conseil de l’agriculture française, instance régulièrement consultée par les gouvernements précédents et où ne sont représentées que les organisations professionnelles d’obédience majoritaire?

A défaut de réponse, Nicolas Sarkozy  veut « faire en faveur de l’agriculture ce que le gouvernement a fait pour résoudre la crise financière fin 2008 ». Et « je me battrai sur le front national et européen avec la même énergie », a t-il aussi déclaré en préambule de la table ronde.

Le président de la République n’est pas venu ce samedi matin au salon, dès 8h30, les poches vides. Après s’être essentiellement entretenu pendant deux heures avec des éleveurs laitiers et de bovins viande, pour lesquels il était impensable qu’un président de la République ne visitât pas le Sia, Nicolas Sarkozy a annoncé en fin de matinée deux mesures concrètes :


 Le secteur agricole en crise n'effraie pas les passionnés.
Jordan Champigny et Lylian Pointard, du collége
Ménigoutte (Indre) , futurs agriculteurs rencontrés après leur
conversation avec Nicolas Sarkozy (© Terre-net Média)
La rencontre de Nicolas Sarkozy avec le monde agricole à la Porte de Versailles a par ailleurs été l’occasion de faire le point sur la politique engagée par son gouvernement et par son ministre de l’agriculture pour les prochains mois.

Sans remettre en cause le Grenelle de l’environnement, Nicolas Sarkozy souhaite mettre fin à la surenchère "environnementaliste" qui pénalise la compétitivité de l’agriculture française.

Aussi, il a confirmé la tenue prochaine d’une réunion de travail avec le ministère l’environnement de Jean Louis Borloo. Avec l’idée de définir une charte qui viserait à ce que toute nouvelle mesure environnementale soit évaluée avant d’être appliquée (annonce déjà faite par Bruno Le Maire le 19 janvier dernier au congrès d'Orama).

« Pragmatique » sur la façon d’envisager la réforme de la Pac pour 2013, le président de la République déclare « aux partenaires de l’Union européenne que la France est souple sur la question des subventions à l’agriculture mais rigide sur la préférence communautaire et la question des prix ». Autrement dit, « qu’une baisse du budget européen de l’agriculture ne peut se concevoir sans un renforcement de la préférence communautaire et des prix rémunérateurs ».


Mathieu Fournier, en Bac Pro, futur éleveur, et son professeur de zootechnie,
Hervé Lutrand, du lycée de Pammiers (Ariège) (© Terre-net Média )
Le président de la République a par ailleurs assuré qu’il mettra le thème de la régulation des matières premières au cœur du programme du G20 que la France présidera en novembre prochain. « L’agriculture ne sera pas une variable d’ajustement ».

«Ce fut une erreur dramatique d’échanger des prix contre des subventions pour s’aligner sur les cours mondiaux », a t-il ajouté.

En entendant ces mots, François Lucas, président de la CR, invité à la table ronde présidée par Nicolas Sarkozy a rappelé « que son syndicat a toujours tenu ce discours depuis 1992 » et que « vous auriez pu être des nôtres », en s’adressant au président de la République.

En revanche, « il y a des voies que l’on ne peut plus utiliser », a assuré Nicolas Sarkozy en mettant l’accent sur la question des quotas ou sur certaines aides reçues par les agriculteurs. « Parfois mal ciblées, ces derniers ont été condamnés à les rembourser ». Enfin, sans un regroupement des producteurs en filières pour peser sur la grande distribution, rien n’est possible.

Répartir la richesse ou la misère 

Visite du salon de l'agriculture par Sarkozy - 800 millions d'euros de prêts bonifiés en plus(Sarkozy)
Les prix, la préférence communautaire, et la régulation, sont donc les trois termes appropriés pour définir les choix politiques de Nicolas Sarkozy pour que l’agriculture reste un secteur « stratégique ».

La contractualisation sera, selon le président, un moyen de partager la valeur ajoutée au sein des filières et la généralisation des mécanismes assuranciels lissera la volatilité des marchés. « Mais la somme des contrats passés ne résoudra pas la question des volumes et de la régulation, assure Philippe Collin, porte parole de la Confédération paysanne, lui aussi invité à la table ronde. Quant à l’assurance, elle peut au mieux que répartir la richesse ou la misère. Elle ne contribue en rien à la création de valeur ajoutée».  

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